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Tu t'appelais.

Tu t'appelais romance,
Te prénomais silence;
Que reste-t-il
Du temps qui passe,
Quand les aiguilles
Restent à leur place,
Comme cette île
Et ce rapace,
Presque immobiles,
Ivres d'espace.

Je t'ai aimé ruisseau,
Je me voyais dans l'eau
De ton regard
D'adolescent
Où le hasard
Devînt torrent,
Sans crier gare!
Y'a plus d'enfant,
Il est trop tard,
Y'a plus d'parents.

Oh ça fait mal, de t'avoir perdu!
Oh ça fait mal, de t'avoir méconnu!
Si les aiguilles se sont plantées
Dans la tendre chair de tes bras,
Si doucement ton sang a coulé
Jusqu'à glisser entre tes doigts;
C'est que tu nous tendais la main
En refusant tous nos discours,
Tu ne voulais que notre amour
Pour échapper à ton destin.
Mais j'ai pas vu!
Non, j'ai pas vu!

Tu t' appelais souffrance,
Te prénomais silence;
Tu étais fier
Et malheureux
Comme un désert
De mille feux,
Crève de désir
Qu'une rivière
Vienne mourir
Dans son enfer.


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© Dominique Vastra 2002