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CALVAIRE.

Rudesse de l'hiver,
Calvaire de la mort.
Dessous son immense blanc manteau
Gisent des hommes et des chevaux.
Les formes sont involontaires,
Mais elles sont là pour nous parler,
Pour envoyer de par la Terre
Le message de l'éternité.

Rudesse de l'hiver,
Calvaire de la mort.
Si quelques plaintes forcent la neige,
Les canons pour eux s'en protègent,
Car si les mourants restent là,
D'autres, bientôt, de bien vivants
Viendront chercher une nouvelle fois
Ces armes mortes pour le moment.

Rudesse de l'hiver,
Calvaire de la mort.
Les corbeaux planent dans l'air froid.
Leurs cris ravivent tout l'effroi,
Après le silence et le vent
Qui avaient aplani le temps.
La vie reprend ici ses droits,
Partant, la mort reprend les siens.
De nouveaux hommes seront son choix,
On ne sépare pas mal de bien.

Rudesse de l'hiver,
Calvaire de la mort.
La neige fond et se rougit,
Car dégelé, le sang jaillit,
Comme si ces corps mutilés
Battaient rappel pour les vivants,
Leur redisaient la vérité.
Ils témoignent encore en saignant.

 

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© Dominique Vastra 2002